Mon premier voyage en Russie : Un tournant décisif dans ma vie

Homme souriant prenant un selfie

Dans cet article, je vous raconte ma découverte de la Russie et des femmes russes. C'est un témoignage qui peut, j'espère, donner l'espoir d'un avenir ailleurs pour des hommes qui ne trouvent plus le bonheur chez eux.

La rupture sentimentale

Tout commence en 2018. Je traverse une rupture sentimentale particulièrement douloureuse, qui ébranle tous mes repères. Pourtant, tout semblait possible, nous avions tous les deux de bonnes situations professionnelles, des amis, des projets, je l'aimais. Elle m'a plaqué pour repartir dans son appartement parisien. Nos projets de vie se sont avérés différents, je voulais des enfants, mais elle ne savait plus trop ce qu'elle voulait. C'était devenu un sujet de discorde puis tabou. On a tenté de faire une thérapie de couple, en vain. Toute ma vie était construite autour de cette relation, et sa fin me plonge dans un sentiment de vide. Je me retrouve là, un dimanche matin, l'entendant faire sa valise et moi regardant par la fenêtre, l'esprit a la recherche d'une nouvelle direction. Impossible de rester l'esprit perdu. Il fallait que je trouve une nouvelle voie.

Ayant déjà vécu à l'étranger à l'âge de 25 ans, l'idée de repartir me vient en tête quasiment immédiatement. Une fuite… probablement, mais en avant. Je ressens l'envie de tout plaquer pour recommencer ailleurs. La question, où ?

Je fais la liste de mes critères dans ma tête. Il me faut un pays où je pourrais me sentir profondément enraciné culturellement et spirituellement. L'Afrique francophone, que j’avais découverte auparavant, me paraissait trop éloignée culturellement pour y vivre durablement. Il me fallait une autre destination. Il me faut également un pays ayant un niveau de vie et de sécurité confortable. Peu à peu, la Russie devient une évidence.

Depuis longtemps, je ressentais une fascination pour ce pays, sa culture, ses paysages et son histoire héroïque. J’étais captivé par son passé militaire, notamment la Seconde Guerre mondiale, la bataille de Stalingrad et l'incroyable avancée de l’armée rouge vers Berlin. La Russie incarnait à mes yeux cette figure de l’outsider, défiant toujours l’hégémonie américaine.

Après ma rupture, j'ai longtemps marché au bord de mer pour réfléchir et trouver le chemin

Premiers pas vers la culture russe

Pour m'initier à la culture russe, je décide de rejoindre une association franco-russe en Bretagne. J’y découvre les bases de la langue russe et la richesse de sa cuisine traditionnelle, entre pelmenis et les blinis. Rapidement, l’envie de découvrir directement la Russie se fait pressante. Certains dans l'association parlent de faire un voyage de groupe, le transsibérien, le Baïkal, l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Malheureusement ou heureusement, je comprends que rien de tout ça se fera dans l'association. Ma vie professionnelle a toujours été lié à la gestion de projet et ces gens n'ont pas un projet, c'est un rêve qu'ils ont.

Si je veux découvrir la Russie, il va falloir que j'organise mon voyage sans eux. Ils me conseillent de visiter Moscou, mais la ville me semble trop intimidante, trop immense pour un premier voyage.

Sotchi, en revanche, me paraît idéale. Une ville balnéaire, douce par son climat, à taille humaine, proche de la mer comme ma Bretagne natale.

En janvier 2020, tout est prêt, j'ai planifié de passer 2 semaines à Sotchi avec pour objectif de découvrir la Russie, apprendre le russe et me trouver une compagne. Vaste programme. Je prends donc un train jusqu’à Paris, puis un bus jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaulle, un vol vers Moscou, suivi par un vol intérieur vers Sotchi. Au départ de Paris, je prends une claque en observant les magnifiques hôtesses de la compagnie nationale russe AEROFLOT.

C'est le début des vacances et de l'aventure.

L'arrivée en Russie : premières impressions

À mon arrivée à Sotchi, je me sens comme le parfait touriste, un peu perdu. Le ciel bleu est magnifique et je suis super content d'être là. Un chauffeur de taxi au physique de lutteur géorgien, m’aborde pour me conduire à mon hôtel. Trop fatigué pour négocier, j'accepte sans négocier. Il est sympa, me demande d'où je viens et est étonné de voir un français débarqué. Je bafouille mon russe et il me répond en anglais. Il me propose de devenir mon chauffeur personnel dès que besoin et me donne sa carte de visite. Je la glisse dans ma poche et le remercie.

À l’hôtel, la réceptionniste m’aide à installer toutes les applications utiles sur mon téléphone pour mon séjour. La chambre, en comparaison de la France, est grande, mais pas bien équipée. Vraiment pas important, car je n'ai pas l'intention de m'y éterniser, la découverte de la Russie ne va pas se faire entre ces 4 murs.

L’école de langue à Sotchi

Dès le lendemain, je commence mes cours de russe dans une petite école privée. Ils ont ouvert des classes pour les étrangers qui apprennent le russe. 

Une directrice chaleureuse, mais très commerciale, me propose immédiatement plusieurs suppléments : cours particuliers, excursions, mais je préfère me concentrer sur les cours collectifs déjà réservés. Nous sommes un groupe de quatres dans ma classe

Ils y a deux étudiants étrangers inscrits à l'université de Sotchi, ils suivent tous les deux un cursus en anglais pour travailler dans le sport. Le premier est un jeune homme espagnol voulant devenir détecteur de talent pour des équipes de football dans la région russophone. La deuxième, une ancienne tenniswoman chinoise voulant devenir entraineuse. Je les sens équilibrés, profils de sportifs droits dans leurs baskets. Ils suivent le cours avec assiduité et prennent soigneusement leurs notes avec un crayon quatre couleurs. Ils me plaisent ces deux là.

Le troisième étudiant est tout en décalage. C'est un étudiant indien, marié à une russe, qui essaye de faire son trou en Russie. Il est nerveux, prend ses notes n'importe comment et se plaint de la politique tarifaire de l'école, qui traite d'escrocs.

Mais la personne la plus intéressante de ces cours sera définitivement la prof, Ksenia. Presque 1m80, 25 ans, brune aux yeux bleus captivants, un anglais impeccable avec un accent russe. Un charme à tomber de sa chaise. Dès le premier cours, son charme naturel me captive, mais je ne suis pas en cours pour ça donc focus sur le tableau.

Cette photo, je l'ai prise pour retenir des verbes et je les ai retenu. Prenez des photos !

Une routine agréable à Sotchi

Après les cours de russe à l'école, chaque après-midi, je rejoins une salle de sport appelée « Valentin », comme moi. Située sur une colline, la salle offre une vue panoramique sur Sotchi et la mer Noire. Je découvre le sport en Russie, ça pousse sérieusement. Les filles font du squat et les mecs du développé couché, rien de nouveau, mais l'implication est là. Les mecs sont énormes et les filles n'ont pas de bourrelets, ça change de la France. L'ambiance est sympa, mais pas chaleureuse, personne ne se sert la main ni ne parle. Je tente maladroitement de communiquer, mais ça n'accroche pas.

Le soir est consacré aux rencontres avec les femmes

Quelques semaines auparavant, j'ai installé l'application de rencontres Badoo pour rencontrer des femmes russes. Cette application n'a pas bonne réputation en France, souvent associée aux cassos (pardonnez-moi l'expression) mais en Russie, elle est utilisée par des gens normaux sauf qu'elle n'est pas très populaire. L

e marché des applications de rencontres était déjà dominé par Tinder à l'époque. Badoo proposait la relocalisation gratuite pour rencontrer des personnes dans d'autres pays. 

J'ai donc pu rencontrer plusieurs femmes intéressantes et leur ai proposé de les rencontrer pendant mon séjour à Sotchi. Lors de ces rencards, je découvre avec des restaurants locaux, parfois étrangement vides, suscitant des plaisanteries sur le blanchiment d’argent. Les rencontres se passent bien, les filles sont sublimes, mais malgré de belles rencontres, aucune relation ne se concrétise vraiment.

Tinder en Russie

Un soir, le cinquième de mon voyage, par curiosité, j’installe Tinder et commence a swipper. En tant d'utilisateur de Tinder de type "homme français", je mets tout les profils qui me sont proposé par l'application à droite. C'est a dire que je demande une mise en contact a chacunes de ces femmes. Technique peu glorieuse mais courante en france afin de maximiser ses chances d'avoir des matchs.

Mon ego gonfle devant le nombre surprenant de matchs obtenus. Par le passé, j'avais déjà utilisé Tinder, en France, avec un résultat mitigé. Des filles, pas terribles, qui se prennent pour des princesses, ça m'avait dégouté à l'époque. Les matchs s'accumulent sur Tinder à Sotchi, jusqu’au moment où je tombe sur le profil inattendu de ma prof, Ksenia. Sur sa photo de profil elle apparait avec son chat et un thé, c'est mignon et pas aguicheur, j'adore.

Hésitant, je ne sais pas quoi faire. Elle me plait, c'est certain, mais c'est ma prof. Allez, on s'en fout. Je décide de swiper à droite et découvre avec étonnement qu’elle avait fait de même. C'est un match.

J'hésite à lui écrire, restant planté devant l'écran. Soudain, je vois apparaitre un "Bonjour" bien français sur l'application. Elle avait non seulement pris l'initiative de m'écrire, mais d'écrire en français. On discute de la situation et je lui demande si ça la gène par rapport à son travail, elle me répond que tout va bien et rajoute un smiley. Je lui propose un dîner ensemble pour le soir même. Elle accepte aussitôt.

Pas de temps a perdre, j’achète un bouquet de fleurs selon la tradition russe chez le fleuriste du coin, choisis un restaurant japonais, au bord de la corniche, pour notre rencontre.

Premier rendez-vous parfait

Ce premier dîner avec Ksenia restera gravé dans ma mémoire. Nous partageons une complicité, rions ensemble de mes maladresses linguistiques. L'apprentissage du russe ne s'arrête pas et elle m'apprendre de nouveaux mots pour impressionné le serveur. Le serveur m'ayant répondu en anglais, je comprend que la route de l'apprentissage du russe sera encore longue.

Je me sens bien avec elle.

Le restaurant est sympa, les sushis sont bons. Ksenia me dit que le meilleur pays pour manger des sushis en dehors du Japon est la Russie. J'aime cette façon de bomber le torse et de valoriser son pays (même si c'est discutable). En France, on nous a appris a faire l'inverse, je m'en rend compte en observant ce contraste.

À la fin du repas, elle me prend doucement ma main et commence un monologue de plusieurs minutes. Elle évoque avec bienveillance notre rencontre, restitue tout ce qu'elle a compris de moi et compare blessures passées, nos similitudes. La performance intellectuelle m'impressionne. Ce n'est pas donner a tous le monde de pouvoir synthétiser ce que quelqu'un vous raconte pendant toute une soirée, de l'analyser et de le comprendre. Ksenia n'est pas que jolie, elle est brillante.

Je découvre en elle une douceur, cachée derrière une froideur de façade, typique des femmes russes que j’apprendrai à aimer par la suite. Après le repas, nous marchons tranquillement sur le front de mer de Sotchi, main dans la main avec Ksenia, nous ne nous parlons plus, juste des regards. Nous le savons, nous nous sommes trouvés. Un premier baiser sous la nuit de Sotchi. le moment est parfait.

C'est ce restaurant mais la photo vient d'internet, je n'ai pas de photo de cette soirée

Une relation pleine de promesses

Notre histoire se développe naturellement durant le reste de mon séjour. Ksenia étant native de Sotchi, elle m’emmène découvrir la ville avec ses lieux authentiques, parcs et nous partageons des instants de complicité profonde. Mais le temps passe trop vite et bientôt vient l’heure du retour en France. Nous nous faisons la promesse sincère de poursuivre cette relation à distance. Nos cervaux cherchent sans arrêt de nouvelles manières de se construire un avenir commun.

À peine rentré, la pandémie du Covid bouleverse tous nos plans. Le premier confinement nous place face à des incertitudes sur le comment continuer notre relation. Elle est à Sotchi sans possibilité de me rejoidre, moi en France, confiné. Face aux difficultés d’une relation à distance sans perspectives, nous décidons tristement de nous séparer après quelques semaines a essayer de trouver une issue. Comme un amour d'été en janvier 2020, passionnel mais bref.

Rebondir encore une fois

Aujourd’hui, plusieurs années après ce premier voyage, vivant désormais en Russie avec une autre compagne russe, je réalise pleinement à quel point ce voyage fut crucial pour moi. Ksenia fut celle qui m’initia réellement à la culture russe, à ses femmes, à son quotidien simple.

En janvier 2020, cette première expérience a été bien plus qu’une simple découverte touristique ; elle a profondément transformé ma vie.

Parfois, la vie nous offre des rencontres et des lieux qui déterminent toute notre trajectoire. Ce premier voyage en Russie aura été le moment précis où j'ai basculé vers une nouvelle existence, emplie de promesses et d'espoirs.

À jamais, je garderai précieusement ces souvenirs, ces premières émotions, et l’image de Ksenia, comme un symbole doux de cette terre qui m’a tant donné, et à laquelle je suis maintenant attaché.

Valentin LE NORMAND

Directeur de l'agence Valentin

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